Science et croyances

Pourquoi les hommes font-ils davantage confiance à leurs croyances qu’à leur science ? Pour quelle raison cette dernière a-t-elle eu pendant si longtemps l’Église pour ennemie ? Quant à l’homme, quelle est au juste sa place dans l’univers ? « Fabrique-t-il » seulement la vie en la transmettant à ses enfants ? La notion de race et son corollaire, le racisme, ont-ils un fondement scientifique ?
Autant de questions auxquelles, sur le ton du dialogue, Albert Jacquard, «Ambassadeur de la génétique », et Jacques Lacarrière, explorateur passionné des mythologies, tentent d’apporter des réponses, leurs réponses. Albert Jacquard évoque Mendel, Darwin et Einstein. Jacques Lacarrière cite Montaigne, Mallarmé, Teilhard de Chardin. Ensemble, ces écrivains de libre pensée retracent l’histoire de ceux qui se sont battus pour imposer des théories souvent iconoclastes. Au centre de ces questionnements, une interrogation sert de fil conducteur à l’ouvrage : que doivent attendre les hommes de la science ?

Albin Michel 1994, 1999
ISBN 978-2226108722

Sophocle

« Qu’est-ce qu’une tragédie de Sophocle ? Avant tout une méditation sur la violence et sur le sacrilège. Sophocle a montré que toute violence est sacrilège, qu’il y a en chaque être une part divine qu’on ne peut humilier sans s’humilier soi-même. »

L’Arche, Paris 1960, 1997
ISBN 978-2851811714

Les fables d’Esope

Traduction et présentation

Ésope (viie – vie siècle av. J.-C.), auteur grec à demi légendaire, est le père incontesté de cet art de la fable qui, de l’Antiquité à nos jours, a su faire le bonheur des petits et des grands. Il fut le premier à inventer un monde où les animaux parlent, pensent et agissent à la façon des hommes, idée qui séduira nombre de fabulistes, à commencer par La Fontaine. Et qui leur permettra, par ce biais, d’en tirer des leçons de sagesse morale et civique.
Jacques Lacarrière nous propose ici les 308 fables ésopiques dans une nouvelle traduction, en l’accompagnant d’un essai et d’un abécédaire substantiels sur le bestiaire et les symboles de la sagesse antique.

Les Libraires Associés, 1965
Édition au format de poche :
Éditions Albin Michel, S.A., 2003, ISBN : 2-226-13633-9

Visages athonites

Textes et photographies de Jacques Lacarrière

Visages d’un autre âge, visages d’un pays autre mais de quel âge, de quel pays au juste ? De quelle rive du temps, mémoriale ou immémoriale, de quel continent oublié ou caché sont-ils les habitants et les fantômes ? L’adjectif athonite ne figure dans aucun dictionnaire et pour cause : il s’applique à un peuple étranger, effacé, qui s’est volontairement retiré des siècles profanes, à une presqu’île et une montagne situées de l’autre
côté des méridiens et des miroirs. Longtemps ce mot athonite résonna en moi comme un mot secret, un sésame ouvrant toutes grandes les portes d’un royaume quasi impénétrable, baigné de fragrances mystiques, un enclos byzantin miraculeusement préservé dans l’écoulement de la durée profane.

Editions Le temps qu’il fait, 1995
ISBN 2.86853.190.3

La légende d’Alexandre

Traduction du grec, présentation et commentaire

Le conquérant de l’absolu
Roi de Macédoine à vingt ans, Alexandre conquiert l’empire perse à vingt-cinq, une partie de l’Inde à trente, avant de mourir à Babylone trois ans plus tard. Épopée fulgurante propre à stimuler les imaginations. Plus tenace que l’histoire, la légende d’Alexandre le Grand s’est installée dans les esprits, véhiculant non seulement la mémoire du réel, mais aussi le merveilleux qu’elle a fait naître.

Jacques Lacarrière met en scène le texte écrit en Égypte au XI siècle, repris ensuite dans tout le monde médiéval. Il nous invite à suivre une histoire qui se déroule à la façon d’un grand récit initiatique dont le héros n’est pas un roi engagé dans l’aventure militaire, mais un conquérant de l’Absolu qui, tel Héraclès, Gilgamesh ou Ulysse, tente d’élucider le monde. 

Editions du Félin, Philippe Lebaud, 2000, ISBN 2866453816
Gallimard Folio, 2002, ISBN : 2070417212 

Au coeur des Mythologies

En suivant les dieux

D’où venons-nous ? Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? A ces questions que les hommes durent se poser très tôt, bien avant l’invention des arts et de l’écriture, les mythes donnent des réponses parfois surprenantes ou déconcertantes, mais qui constituèrent pendant des siècles le credo des peuples antiques. Ces mythes décrivent l’origine et la fin du monde. Ils tracent ou esquissent les mille et difficiles chemins permettant d’accéder à l’immortalité. Mais ils disent aussi le pourquoi et le comment de ce qui existe dans le monde : la domestication des animaux, l’origine des céréales, la découverte du feu, de la musique et de la poésie. Jacques Lacarrière s’est attaché à composer ce légendaire des images fondatrices de nos croyances et de notre culture, véritable approche de l’aventure humaine à travers ces mythes, de Sumer à la Scandinavie et de l’Inde à l’Irlande. 

Sommaire

  • Naissance du monde
  • Le chaos primitif
  • L’achèvement du monde
  • Le ciel et ses astres
  • La matrice du monde
  • Les eaux vivantes
  • L’image du monde
  • L’homme et l’univers
  • Naissance de l’homme
  • Les erreurs de la Création
  • Les âges de l’humanité
  • L’apprentissage de la civilisation
  • L’épopée humaine : la lutte contre le dragon
  • Les épreuves de l’âme
  • La fin du monde
  • Le dieu qui meurt
  • La descente aux enfers
  • Le jugement des âmes
  • Le paradis retrouvé
  • La fin du monde
  •  » Et je vis une nouvelle Terre « .

Editions du Félin, Philippe Lebaud, 1984, 1998
ISBN 2-86645-323-9 

Dans la lumière antique

Première œuvre commune de Sylvia Lipa et Jacques Lacarrière, ce recueil propose une rencontre et une redécouverte des textes essentiels de l’Antiquité, choisis avant tout pour leur résonance avec notre époque. A travers eux, en Egypte, en Iran, en Mésopotamie, en Grèce, à Rome et jusque dans le domaine peu connu du monde gréco-bouddhique, le lecteur pourra effectuer un véritable pèlerinage aux sources de la pensée et de la poésie antiques. Car même s’ils parlent avant tout de leur époque, c’est aussi à nous que s’adressent ces textes, dans la profondeur de leurs mots et la transparence du temps.  » Entre l’instant qui passe et l’Au-delà qui s’éternise « , écrit Jacques Lacarrière,  » s’impose le temps présent, vivant, des hommes. Le seul qui vaille d’être recensé. Avant lui, après lui, il n’y a que des ombres. En lui seul et sa durée fragile, résident la saveur du temps et la lumière des hommes « .

Entre l’instant qui passe et l’Au-delà qui s’éternise, s’écoule le temps présent, vivant des hommes. Le seul qui vaille d’être recensé. Avant lui, après lui, il n’y a que des ombres. En lui seul, et sa durée fragile, résident la saveur du temps et la lumière des hommes.J.L.

« Les mythes n’ont jamais été pour moi des fables ou des légendes destinées aux enfants. Beaucoup d’entre eux, notamment ce qu’on appelle les mythes cosmogoniques, qui racontent la naissance du monde et son évolution, sont devenus ou redevenus d’une vérité et d’une actualité brûlantes, comme on dit. Par ailleurs, ces mythes, jadis, étaient des récits fondateurs, qui ancraient chaque cité, communauté, institution, dans la réalité quotidienne. Ils expliquaient l’origine des choses mais dictaient aussi très souvent les rites et les comportements religieux nécessaires. Ils reliaient l’homme aux dieux en permanence. Tout ceci d’ailleurs n’a pas disparu avec le christianisme (songez, par exemple, à la puissance toujours sensible des mythes de l’Enfer et du Paradis dans cette religion aujourd’hui). Les mythes, plus encore que l’histoire, constituent à travers les âges une chaîne, un phyllumplus résistants que ceux de la religion ou des mentalités. Nous n’avons plus grand chose en commun, par exemple, avec un Grec du Ve siècle avant J.-C. si ce n’est certains mythes qui nous habitent encore. Ce qui m’intéresse dans la pensée antique, c’est sa permanence, en tout cas ce qu’elle nous a transmis. Je sais par expérience qu’il y a des écrivains antiques qui me sont aussi proches que des écrivains d’aujourd’hui. Non pas, comme on le dit ou on le croit communément, parce que « rien n’a changé sous le soleil » – ce qui est un adage absurde et tout à fait faux –, mais parce qu’en chaque époque et chaque civilisation, il s’est trouvé, par la littérature, la musique, l’art ou la philosophie, des gens qui ont su à la fois exprimer leur temps et le dépasser. J’ai d’ailleurs, avec Sylvia ma femme, publié une anthologie de ces réflexions universelles, non parce qu’elles n’ont pas d’âge, mais au contraire parce qu’elles en ont un : Égypte ancienne, Mésopotamie, Iran ancien, Grèce, Rome ont donné naissance à des réflexions, des questions, des lamentations ou des cris qui nous montrent de façon troublante et souvent bouleversante qu’on a bien réfléchi avant nous à toutes les questions essentielles. Être moderne, en ce qui concerne l’étude et la traduction des auteurs anciens, ce n’est pas les rapprocher à tout prix de nous par quelque détournement de pensée, c’est montrer au contraire la continuité des joies et des larmes et l’effort permanent de l’homme pour éclairer sa présence au monde. Ce qui revient aussi, si l’on préfère cette formulation, à chercher, malgré trois mille ans d’écart, les compagnons qui eussent été les nôtres s’ils avaient vécu… trois mille ans plus tard. »
J.L.
Extrait d’une interview de Gaële de La Brosse (Chemins de traverse n°8)

Editions Kiron, Philippe Lebaud, ISBN 978-2866453336
Editions Oxus, 2004, ISBN 978-2350160009

Alain-Fournier

Alain-Fournier, ses demeures

Alain-Fournier eut trois demeures, deux en Sologne, et une dans le Berry à Épineuil-le-Fleuriel où il passa son enfance. Celle-là fut la plus essentielle car en elle prirent naissance les souvenirs et les premières images de ce qui sera un jour Le Grand Meaulnes, ce roman d’une adolescence berrichonne aux senteurs de Sologne.

Né en 1925, Jacques Lacarrière passa toute son enfance et son adolescence à Orléans où il fit ses études au lycée Pothier et où, à l’âge de seize ans il lut pour la première fois Le Grand Meaulnes. A cette époque, en pleine Occupation, il fait de fréquents séjours en
Sologne qu’il parcourt à pied en tout sens et y travaille à deux reprises dans des fermes. Pour lui, le pays du Grand Meaulnes est “un cadastre berrichon à senteurs de Sologne… C’est pour retrouver le souvenir de ces années d’errance en quête de son propre Domaine Mystérieux, qu’il a relu Alain-Fournier et effectué à travers ce livre un voyage au pays secret de l’enfance d’un écrivain et de la genèse de son œuvre.

Editions Christian Pirot 1991, ISBN 2-86808-051-9.
2° édition 1995.