Soirée Littérature & Vin à Vézelay

Soirée Littérature & Vin Autour de la nouvelle édition de Ce bel et vivace aujourd’hui

Le samedi 30 mai 2015 à 20h

Qu’en est-il donc, du bel, du vivace et du vierge aujourd’hui ?

Notre aujourd’hui – et donc notre demain – sont de moins en moins vierges puisque de plus en plus violés par les futurologues. Qu’au moins alors notre présent nous appartienne, et qu’il retienne en lui le temps fertile de la vie – en ce temps des dieux autrefois capturés par le réseau des hommes – qui donne à l’éphémère comme un goût d’immortalité

… Il faut d’abord congédier en soi les images du passé, oublier les pierres patinées par les siècles, les buis taillés dans les jardins publics et les statues neurasthéniques des squares. A ce prix, on entrera alors, sans heurt dans le XXI° siècle, dans les visions, images, miroirs et reflets qui déjà l’évoquent et le dessinent.

Lectures, Catherine Ferran, Sylvia Lipa-Lacarrière, Lorant Hecquet

Dégustation de textes, vins, pains et douceurs de saison

Les vins sont sélectionnés par Clotilde Davenne, vigneronne à Préhy (Chablis), les textes lus par Sylvia Lipa-Lacarrière, Francette et Lorant Hecquet.

Rencontre organisée par l’association Convergences, avec la librairie L’Or des Etoiles.

Librairie L’Âme Enchantée,
11 rue Saint-Etienne,
89450 Vézelay
Réservation nécessaire (nombre de places limité) : 03 86 33 30 06 ou l’association Convergences

Les Hommes Sans Epaules

Dossier : Jacques LACARRIERE & les poètes grecs contemporains

«  Ce très beau numéro est consacré à Jacques Lacarrière et à la poésie hellénique. Dans son éditorial, Christophe Dauphin nous rappelle que la Grèce et l’Arménie sont des terres de souffrance et de résistance dans lesquelles la poésie est irriguée par le sang perdu. »

« Il arrive à l’auditeur de radio de s’impatienter en écoutant l’énumération des offices de la moindre personnalité : « ainsi donc, vous êtes diplomate, voyageur, claveciniste à ses heures, parapentiste, cuisinier, philosophe, écrivain & j’en passe… »

Mais, concernant Jacques Lacarrière, les dresseurs de liste peineraient à faire le tour de ses multiples talents ; « je suis pléthorique » aimait-il à dire. Comme l’illustre encore cet excellent dossier que Les hommes sans épaules consacrent, dix ans après sa mort, au poète « porteur de feu ».

Sujet en outre bienvenu pour redonner de la Grèce une autre image que celle de mendiant de l’Europe qui prévaut ces temps-ci. Dans l’introduction, citant Lacarrière, Christophe Dauphin rappelle que l’histoire de celle-ci n’a été « qu’une suite de combats pour sa libération, on y retrouve très souvent le poète au milieu même des combattants ».

S’ensuit une biographie économe et directe écrite par César Birène, que complète un florilège extrait du beau recueil paru en 2011 chez Seghers :

 Les notices de Jacques Lacarrière font bien entendu partie du charme de cette publication, elles sont personnelles, tirées des rencontres et des amitiés que ce dernier a cultivées. Un passage consacré à Odysséas Elytis, « le buveur de soleil », en témoignera pour les autres : « Au cours d’un entretien que j’eus avec lui après sa parution, Elytis me confia qu’il avait écrit ce poème pour compenser l’injustice et la non-récompense dont le monde contemporain faisait preuve à l’égard des souffrances de son pays. Le titre, emprunté à un hymne byzantin très célèbre, peut se traduire par Digne ou Loué soit — sous-entendu : ce monde. C’est un hymne à toutes les Grèce, l’ancienne, la byzantine, celle des guerres de l’Indépendance et celle d’aujourd’hui — qui, elle, sortait à peine de l’Occupation et de la guerre civile — ainsi qu’à ses traditions, ses paysages et surtout sa langue ».

Jacques Lacarrière, qui nous a quittés en 2005, « aventurier de l’esprit et l’un des meilleurs connaisseurs du monde antique et de la Méditerranée », rebelle précieux qui s’est toujours efforcé de transmettre ce qui est, témoigne, dans une œuvre multiple, du rayonnement permanent de la Grèce. Les poèmes choisis pour cet hommage sont d’une grande densité, souvent charnus pour mieux souligner l’esprit qui demeure.

 Cinabre

Soleil emprisonné dans les macles du soir,
blessure d’où suinte le mercure,
tu dis l’ultime cri du sang avant qu’il ne se fige
la grande paix des cicatrices et la convalescence de la terre

Dossier : Jacques LACARRIERE & les poètes grecs contemporains

Numéro 40

Sommaire du numéro

Editorial : « Une voix grecque dans la nuit arménienne », par Christophe DAUPHIN

Les Porteurs de Feu : Jacques LACARRIERE, par César BIRÈNE, Claude Michel CLUNY, par Paul FARELLIER, Jean PEROL, Poèmes de Jacques LACARRIERE, Claude Michel CLUNY

Dossier : Jacques LACARRIERE & les poètes grecs contemporains, par Christophe DAUPHIN, avec des textes de Jacques LACARRIERE, Poèmes de Constantin CAVAFY, Anghélos SIKELIANOS, Georges SEFERIS, Andréas EMBIRIKOS, Yannis RITSOS, Odysséas ELYTIS, Nanos VALAORITIS, Aris ALEXANDROU, Dimitri CHRISTODOULOU, Titos PATRIKIOS

Revue de presse

Lectures

« Il arrive à l’auditeur de radio de s’impatienter en écoutant l’énumération des offices de la moindre personnalité : « ainsi donc, vous êtes diplomate, voyageur, claveciniste à ses heures, parapentiste, cuisinier, philosophe, écrivain & j’en passe… »

Mais, concernant Jacques Lacarrière, les dresseurs de liste peineraient à faire le tour de ses multiples talents ; « je suis pléthorique » aimait-il à dire. Comme l’illustre encore cet excellent dossier que Les hommes sans épaules consacrent, dix ans après sa mort, au poète « porteur de feu ».

Sujet en outre bienvenu pour redonner de la Grèce une autre image que celle de mendiant de l’Europe qui prévaut ces temps-ci. Dans l’introduction, citant Lacarrière, Christophe Dauphin rappelle que l’histoire de celle-ci n’a été « qu’une suite de combats pour sa libération, on y retrouve très souvent le poète au milieu même des combattants ».

S’ensuit une biographie économe et directe écrite par César Birène, que complète un florilège extrait du beau recueil paru en 2011 chez Seghers :

La dormeuse

D’après une gravure de Picasso

Tu cueilleras tout aussi bien des fleurs dans le soleil. Tes bras respireraient jusqu’au zénith le feuillage que les forêts soumettent à l’espace. Ne cherche pas à conquérir la pluie que supposent les toits, à chevaucher les fleuves sur des arbres géants. Reflète-toi entre deux ciels et tu connaîtras l’amitié que les astres te portent.

… entre deux ciels, cet usage fluide et tragique à la fois du présent, du futur et du conditionnel.

Mais l’originalité du dossier tient à cette somme (posthume) de Lacarrière sur ses contemporains grecs : un très beau cadeau. Bien sûr, on croise des figures connues comme Ritsos, Seferis et Cavafy, qu’il est toujours intéressant de (re)lire sous la plume du traducteur amical qu’était Lacarrière.

Je m’étendrai d’avantage sur les noms moins connus.

Par un usage tout aussi intéressant du conditionnel, Anghélos Sikélianos, mort en 1954, se tient à cheval sur le profane et le sacré, sur la terre et au sommet où les noms des dieux sont gravés :

Ou j’aurais pu soudain Devançant le corbeau des Ténèbres Haletant sur mes pas pour s’emparer de moi, Rassembler toutes les forces vives Et m’élancer au-delà des cercles étroits de l’univers Pour chercher dans la nuit Mon dur destin de créateur.

Mais aujourd’hui, je Vous le dis, Je veux rester à Vos côtés, Ne plus Vous perdre un instant Car j’ai fait de mon cœur une aire Pour que Vous y dansiez.

Telle parole, en ces temps de transhumanisme et d’hybris généralisé, ne peut que consoler le sage !

Voix plus intérieure saisissant des instants, des sensations et des lumières en équilibre précaire, que celle d’Andéas Embirikos, un des premiers freudiens grecs, ami de Yourcenar :

 Accroissement Parfois il nous arrive de porter à nos lèvres La main d’une lumière aurorale Immobiles et bouche scellée Dans le silence du paysage Avant que la ville bruissante de fontaines Ne s’éveille aux cris brutaux jetés dans le soleil Par les éboueurs matinaux.

 Nos souffrances ne furent pas inutiles Les voici soulevant leurs voiles et révélant Leurs bras livides et tuméfiés, Les voici s’éployant vers le cœur de la ville Relevant un à un les doigts des endormis Comme des mages orientaux et gagnant Le cortège odoriférant des caïques Traçant, tressant au cœur des rues Des espaces aussi souverains que les yeux D’une femme éperdue de rêve.

 Les notices de Jacques Lacarrière font bien entendu partie du charme de cette publication, elles sont personnelles, tirées des rencontres et des amitiés que ce dernier a cultivées. Un passage consacré à Odysséas Elytis, « le buveur de soleil », en témoignera pour les autres : « Au cours d’un entretien que j’eus avec lui après sa parution, Elytis me confia qu’il avait écrit ce poème pour compenser l’injustice et la non-récompense dont le monde contemporain faisait preuve à l’égard des souffrances de son pays. Le titre, emprunté à un hymne byzantin très célèbre, peut se traduire par Digne ou Loué soit — sous-entendu : ce monde. C’est un hymne à toutes les Grèce, l’ancienne, la byzantine, celle des guerres de l’Indépendance et celle d’aujourd’hui — qui, elle, sortait à peine de l’Occupation et de la guerre civile — ainsi qu’à ses traditions, ses paysages et surtout sa langue ».

J’ai peine à ne pas faire entendre les autres voix : celle d’Aris Alexandrou, le désabusé et de Dimitri Christodoulou tout en « résistance et vigilance ». Terminons ce frustrant tour d’horizon par l’humour de Nanos Valaoritis :

 Ainsi donc nous sommes assiégés Et nous le sommes par qui Par toi et par moi, par machin-chose Nous sommes sans cesse assiégés Par les frontières, les douanes, les contrôles de passeports, Interpol, la police militaire, les tanks, le bagout, la bétise, (…)

 Drôle ? Après tout, pas tant que cela.

 Il serait dommage de ne pas signaler, dans ce riche numéro, le dossier que Paul Farrelier consacre au regretté Claude-Michel Cluny. Jean Pérol rend hommage à leur amitié « libre, souple, vive, affectueuse ». Un remarquable florilège montre que le fondateur de la collection « Orphée » fut d’abord un poète :

… Ce matin, est-ce pour susciter quelque regain de courage ? j’ai retourné des travaux anciens, de ceux que je ne me suis pas résigné à vendre. Ce fut pénible. Ce qu’on a laissé au cours des années dormir, face au mur, et que l’on rend au jour, surgit comme d’une tombe. Le leurre des enthousiasmes s’écaille, la vie peinte à fresque sur un mur mangé par le salpêtre. Au vrai, on se déprend tôt de soi. »

 
Eric PISTOULEY (cf. « Revue des revues » in www.recoursaupoeme.fr, novembre 2015).

«  Ce très beau numéro est consacré à Jacques Lacarrière et à la poésie hellénique. Dans son éditorial, Christophe Dauphin nous rappelle que la Grèce et l’Arménie sont des terres de souffrance et de résistance dans lesquelles la poésie est irriguée par le sang perdu.

Jacques Lacarrière, qui nous a quittés en 2005, « aventurier de l’esprit et l’un des meilleurs connaisseurs du monde antique et de la Méditerranée », rebelle précieux qui s’est toujours efforcé de transmettre ce qui est, témoigne, dans une œuvre multiple, du rayonnement permanent de la Grèce. Les poèmes choisis pour cet hommage sont d’une grande densité, souvent charnus pour mieux souligner l’esprit qui demeure.

 Cinabre

Soleil emprisonné dans les macles du soir,
blessure d’où suinte le mercure,
tu dis l’ultime cri du sang avant qu’il ne se fige
la grande paix des cicatrices et la convalescence de la terre

Nous retrouverons avec grand plaisir dans le dossier l’un des grands auteurs grecs du XXème siècle, grand ami de Nikos Kazantzakis, Anghélos Sikélianos, dont on se rappellera le merveilleux Dithyrambe de la Rose. La poésie grecque des dernières décennies du siècle passé fut particulièrement riche comme en témoigne Jacques Lacarrière : « Je crois qu’il est bon de préciser ici que la Grèce, à l’inverse de la France, n’a jamais connu d’écoles, de mouvements, de chapelles ni de cercles poétiques. Les poètes grecs n’ont jamais manifesté, à quelque génération qu’ils appartiennent, un besoin de communauté littéraire. Très vite, ces poètes nouveaux – ou du moins dont les œuvres opérèrent une évolution sans marquer pour autant de rupture avec les poètes antérieurs – vont faire poésie à part, si je puis dire. Je ne vais pas ici me mettre à dresser l’inventaire de leurs noms ni de leurs oeuvres car à partir de ces années 70, la poésie se caractérise par un foisonnement d’œuvres et de publications, une véritable explosion de revues, une multiplicité de personnalités, d’individualités pour qui la poésie se trouve désormais affranchie de toute sujétion à l’histoire. Je dis bien : à l’histoire mais sans pour autant braver ou brader aussi la mémoire… »

Le choix de poèmes rassemblés dans Les HSE démontre que les Hellènes n’ont pas quitté la Grèce depuis des siècles comme certains l’ont avancé imprudemment en Grèce même. L’essentiel est toujours de revenir en Ithaque comme l’affirme Constantin Cavafy :

Et surtout n’oublies pas Ithaque.
Y parvenir est ton unique but.
Mais ne presse pas ton voyage,
Prolonge-le le plus longtemps possible
Et n’atteins l’île qu’une fois vieux.
Riche de tous les gains de ton voyage,
Tu n’auras plus besoin qu’Ithaque t’enrichisse.

Rémi BOYER (in incoherism.wordpress.com, novembre 2015).


Jacques Lacarrière et la Grèce, une histoire d’amour

Balade en mots et musique

Avec Sylvia Lipa-Lacarrière
Nicolas Syros, bouzouki, Ménélas Evgeniadis, guitare

Textes de Jacques Lacarrière choisis dans L’Eté grec, …
Poèmes : Icare, Aphrodite, Ménologue…
Musiques de Hadzidakis et Théodorakis

Concert de rebétika

Ces rébétika qui ont accompagné “l’été grec” de Jacques

Le Blues du Pirée

… C’est dans les ports et par la suite dans les tavernes, là où tout Grec se sent chez lui, que se pose la question même qui résonne au coeur de chaque rébétiko : la nuit de l’homme finira-t-elle un jour ?

Samedi 7 mars à 20 heures, théâtre Max Jacob
Quimper

Jacques Lacarrière, poète de la modernité

Le Salon du Livre organise cette année une rencontre autour de Jacques Lacarrière, avec Vassilis Alexakis (sous réserve), Pascal Dibie, Gilles Lapouge et Florence Marguier-Forsythe

Animée par Valérie Marin La Meslée 
Au stand Voyage et récits d’aventure (H79)

Ne lâchons pas la proie du réel – fut-il dur et rugueux à étreindre – pour l’ombre – fut-elle séduisante – du virtuel. Ou, du moins ne la lâchons pas tout entière. Réel et virtuel ne s’opposent pas à la façon du réel et de l’imaginaire – car des deux nous avons besoin – mais à la façon du réel et de l’illusion. Nuance. Que le siècle à venir ne soit pas au moins celui des voyages illusoires.
J.L.

Plus d’informations : Salon du Livre

Orient-Occident

Soirée Littérature & Vin à l’occasion du solstice d’hiver à Vézelay

Le samedi 20 décembre 2014 à 20h

« Arès, dieu de la guerre, dieu violent, colérique fut pourtant l’amant discret d’Aphrodite dont il eut une fille : Harmonie. Eros et Arès seraient-ils les deux forces et les deux désirs par lesquels a pu se construire l’Univers, conquérir les cœurs et les corps ? »
Jacques Lacarrière

Nous entendrons des Landays, poésies populaires, chants des femmes pashtounes (Afghanistan) nourris de guerre et d’honneur, de honte et d’amour, de beauté et de mort, dans lesquels se rencontrent ces deux forces : l’amour et la guerre. On les retrouve encore dans la poésie des femmes kurdes qui, tout en étant elles aussi musulmanes, ont une place libre au milieu des hommes. Elles chantent leurs exploits qui deviendront des témoignages, et n’hésitent pas à combattre comme le font aujourd’hui encore des femmes en Irak. Nous ferons appel à un esprit qui aspirait au rapprochement de l’Orient et de l’Occident, Romain Rolland, dont la vie culmina à Vézelay, entendrons des extraits de quelques unes de ses correspondances et de son manifeste « Au-dessus de la mêlée » publié en 1914. C’est avec Eros que nous terminerons la soirée, entraînés par les refrains d’Omar Khayyâm avec l’amour des femmes, le vin et cette réalité de nos jours qui passent comme un songe.

Dégustation de textes, vins, pains et douceurs de saison

Les vins sont sélectionnés par Clotilde Davenne, vigneronne à Préhy (Chablis), les textes lus par Sylvia Lipa-Lacarrière, Francette et Lorant Hecquet.

Rencontre organisée par l’association Convergences, avec la librairie L’Or des Etoiles.

Librairie L’Âme Enchantée,
11 rue Saint-Etienne,
89450 Vézelay
Réservation nécessaire (nombre de places limité) : l’association Convergences
Participation (dégustation de 5 à 7 vins*, pain et douceurs**) : 18 €, tarif réduit 12 €

La Grèce, une histoire d’amour

En mots, poèmes et traductions
Dans le cadre du festival Un Automne en Grèce
Au Centre Mandapa
6 rue Wurtz
75013 Paris

Dimanche 12 Octobre à 16h30

Extraits de : Dictionnaire amoureux de la Grèce, la Grèce et l’ombre, Grécité (Yannis Ritsos) et la participation de l’Editeur Michel Volkovitch : « Auteurs grecs d’aujourd’hui ».
Un choix de photos de son premier voyage en Grèce seront exposées durant la durée du festival.
avec : Sylvia Lipa-Lacarrière, Adamante, et Baptiste Roussillon, narrateurs
et Nicolas Syros, bouzouki

Plus d’informations avec le Centre Mandapa

Jacques Lacarrière L’Oiseleur du Temps

Concert-Lecture avec Sylvia Lipa-Lacarrière, lectrice, Charles Mathieu et Pierre Pateron, violons. Avec la participation de Michel Boizot, flûte et Hoonaz
Un choix de textes parmi ses « Natures » multiformes, étrangères ou familières
Chapelle du Beugnon
Hameau du Beugnon,
89260 Arcy-sur-Cure
Samedi 20 septembre à 20 heures

Le chemin ne finit jamais : pourquoi finirait-il puisque la terre est ronde ? Le chemin ne commence jamais : il est en nous depuis les nuits étoilées des primates. Le chemin dans nos mains : ces lignes de nos vies. Le chemin sur nos fronts : ces rides. Le chemin dans nos cœurs : ces vides à combler. A rêver. Ces vides à vivre.

Qu’est-ce qu’un patrimoine littéraire ? Quand on prononce ou quand on lit ces mots, on pense avant tout à un dépôt, un legs, à un don des savants, des poètes et des écrivains du passé que nous aurions mission de conserver et de transmettre intact aux générations à venir. Rien ne me paraît plus faut. Un patrimoine littéraire, ce ne sont pas des mots embaumés dans des pages ni des images momifiées en des nécropoles livresques mais le contraire : une source toujours vivante qui continue de couler jusqu’à nous, de refléter nos besoins et nos rêves, qui continue en sommes d’alimenter notre présent. Car nous appartenons au même fleuve que ceux qui nous ont précédés sur ses rives et ce sont leurs voix, leurs mots, leurs idées, leurs images que nous surprenons en son cours. Un patrimoine, c’est ce qui sourd de la terre pour ensuite traverser les siècles comme une mémoire qui murmure. Un vrai livre ne meurt jamais. Tout au plus hiberne-t-il dans le temps et il ne dépend que de nous de lui redonner souffle et voix par la lecture vivifiante que nous pouvons en faire. Tel est le miracle des livres : resserrer ou abolir le temps en restituant intacte la parole du plus ancien passé. Depuis Homère, nous le savons, les vrais livres ont tous été écrits
hier.
Jacques Lacarrière

Iraq (s)

Hassan Massoudy

Vézelay, à la librairie L’Ame enchantée
Samedi 6 septembre de 16 h à 19 h
Faire que les sons deviennent forme, que le poème devienne vent, que les vers se muent en vertiges, vertiges de couleur et de nuits. Faire que chaque page, par la vertu et la magie du calame et du pinceau, devienne une chorégraphie d’émois et de mots : c’est cela la calligraphie.
Jacques Lacarrière

Dans le cadre de l’exposition de calligraphies originales de Hassan Massoudy, L’Ame enchantée propose une rencontre avec le peintre, qui signera ses livres, accompagnée d’une lecture avec Sylvia Lipa-Lacarrière et Lorant Hecquet.

« Comment devant certaines images ne pas penser à tous ces mots, paroles, cris anciens mais aussi paroles et mots d’aujourd’hui qui disent avec la même force, la même émotion, les horreurs de la guerre, la détresse des populations. » Aussi, c’est par un poème d’il y a quarante siècles comme celui d’aujourd’hui, rencontrés dans un texte de Jacques Lacarrière pour Hassan Massoudy, que commencera ce :
Désir d’Envol 

O nuit, où es-tu Irak ?
J’entends presque l’Irak
Rassembler les tonnerres
Amasser les éclairs sur les plaines et les montagnes.
J’entends presque les palmiers boire la pluie,
J’entends les villages gémir et les exilés
Combattre avec leurs rames et leurs voiles les tempêtes du golfe
Et les tonnerres chantant : pluie… pluie… pluie.

Es-Sayyâb
(1927-1964)

L’Ame enchantée, 11 rue Saint-Etienne, Vézelay 03 86 32 38 38

Plus d’informations

Voix Grecques

Présentation et lectures

A la librairie « Le Tumulte des mots »
Mercredi 21 mai à partir de 18h30
A lʼoccasion des nouvelles éditions de Grécité de Yannis Ritsos, traduction de Jacques Lacarrière, Bruno Doucey éditeur ; de La Grèce de lʼombre, trad. J.L. et Michel Volkovitch au « Miel des anges » et du recueil des poèmes de Jacques Lacarrière Mirologues, Cheyne éditeur.

Le Tumulte des Mots
6 rue Rochechouart,
75009 Paris.
Métro Cadet

– La Grèce de l’ombre, traductions des chansons rebetik par Jacques Lacarrière et Michel Volkovitch aux éditions Le miel des Anges 

– Grécité, de Yannis Ritsos, dans la traduction de Jacques Lacarrière aux éditions Bruno Doucey. Edition bilingue.

– Mirologues, poèmes de Jacques lacarrière aux éditions Cheyne.

« Chaque fois que le soleil descend
et que le thym roussit dans le sein de la pierre
Une goutte dʼeau creuse jusquʼà la moelle le silence
Une cloche sonne les années, suspendue au très vieux platane
Les étincelles ne dorment que dʼun œil dans les braises de la solitude
Et les toits songent au duvet doré ombrageant Les lèvres de juillet … « 

Le Miel des Anges
Cheyne Editeur