Auxerre, Bibliothèque Jacques Lacarrière Samedi 18 septembre 2010 de 10h30 à 18h
A 10h30, Le Singe bleu Conte de Jacques Lacarrière, raconté par Guilène Ferré, accompagnée de Nicolas Syros, bouzouki. Il y a des milliers et des milliers d’années que l’histoire du singe bleu est arrivée et depuis, il n’y a plus de singe bleu sur terre. Mais on peut voir le singe bleu, immobile et penché vers les fleurs qu’il convoite sur une grande fresque à Cnossos, en Crète. Et c’est son histoire que vous allez découvrir. Le singe bleu est malheureux. Les autres singes ne le laissent jamais en paix. Ils se moquent de lui, de sa couleur, le bousculent. Seul, forcé de se taire, il rêve d’un pays où tous les singes seraient bleus… Une telle contrée existe-t-elle ? Avec les mots de Jacques Lacarrière et les mélodies grecques de Nicolas Syros, Guilène Ferré vous emmène à la recherche de ce pays extraordinaire… Pour les enfants à partir de 6 ans, Pour les grands gardant leur âme d’enfant !
A 15 heures, Méditerranées Présentation en paroles et musiques du « Cahiers Jacques Lacarrière 2 Méditerranées » Des Méditerranées contées par Jacques Lacarrière et 31 écrivains, poètes ou voyageurs Présentation de Gil Jouanard avec les présences des auteurs du « Cahier », Leïla sebbar, (sous réserve), Jeannine Baude, Françoise Huart, Jean Guiloineau, Nedim Gürsel (sous réserve), Alain Joxe, Philippe Lemonnier, Christine Buci-Glucksmann. Musique Nicolas Syros, lectures Françoise Duvernier, Catherine Ferran, Françoise Huart, Sylvia Lipa-Lacarrière, Martine Erhel et les auteurs présents..
A la Bibliothèque Jacques Lacarrière
Bibliothèque Municipale rue d’Ardilière 89000 AUXERRE
Présentation du Cahier Méditerranées de l’association des amis de Jacques Lacarrière Chemins faisant
A L’Espace Krajcberg, Musée du Montparnasse, 21 avenue du Maine 75015 Paris mardi 16 novembre 2010 à partir de18h30. En présence de quelques auteurs des Cahiers et des membres de l’association
Extraits du programme de la soirée :
Tahar Bekri présente trois poètes palestiniens et nous dit son poème paru dans le « Cahier Jacques Lacarrière 2 » Méditerranées
Ghassan Zaqtan Oreiller
Est-il encore temps pour lui dire : Mère, bonsoir Je suis revenu avec une balle au cœur Voici mon oreiller Je veux me reposer Si la guerre frappe chez nous Dis-leur : il se repose
Ghassan Zaqtane, poète, romancier, dramaturge né en 1954 à Beit Jala, près de Bethleem, en Palestine. Diplômé d’éducation physique, il a enseigné dans différents camps de réfugiés. Rentré d’exil en 2004, il fonde et dirige en Cisjordanie des revues et des pages littéraires. Travaille aujourd’hui au Ministère de la culture. Livres traduits : Suppléments au passé, CIPMarseille, 2009 ; Comme un rêve à midi, Ed. bilingue, Al Manar, Paris, 2010.
Tarek Al Karmy
Un poste de télévision, une pièce et une guerre
Il ne reste qu’une pièce d’un foyer à l’origine Elle devint foyer d’une pièce L’enfant Oussama s’assoit le soir dans le camp avec ses cinq frères en attendant les dessins animés Mais le poste de télévision apporte le journal d’informations de vingt heures La guerre se déroule à la télévision Des vues de raids secouent le poste Jusqu’à le traverser de l’intérieur Les enfants sortent en manifestant dans la pièce sous le ciel Les enfants ne veulent rien d’autre Qu’un poste de télévision sans journal d’informations
Tarek Al Karmy, poète né en 1975 à Tour Karem, en Palestine. A publié 11 recueils de poésie. Travaille comme animateur dans une radio locale et professeur de flûte en Palestine. Parmi ses recueils : Madraj Aththawr ( La piste du taureau ) , Dhoha al wahid ( Matinée du solitaire ), Ayn al a’ma al jamil ( L’œil du bel aveugle)
Bassem Al Nabrice
Une nuit comme celle-ci
Maintenant Qu’elle dort, autour de toi l’obscurité La nuit est toute à toi Toute – Avec ses fantômes Son silence cramoisi Et ses fruits interdits Depuis deux années tu espérais Une nuit comme celle-ci Une nuit profonde comme un gouffre dans le désert Une nuit dans le silence duquel remue Parfois le faufil d’un lézard Et parfois le cri d’un coq au loin Ou le frémissement d’un roseau tout près Et rien de plus Rien de plus Une nuit de brouillard et de pénombre Une nuit de matière primitive et de murmures Une nuit de roseau et de métaphysique Une nuit de peine d’eau et d’âme attentive Maintenant qu’elle dort autour de toi l’obscurité La ville dort Les pilotes de l’armée israéliennes dorment Maintenant : C’est bien que tu penses à l’écriture Que tu médites Que tu lises Qui sait ? Peut-être attendras-tu deux autres années Afin de jouir d’une nuit comme celle-ci Une nuit comme un gouffre dans le désert Une nuit dans le silence duquel remue Parfois le faufil d’un lézard Et parfois le cri d’un coq au loin Ou le frémissement d’un roseau tout près Et rien de plus Rien de plus
Bassem Al Nabrice est né en 1960 à Khan Younes en Palestine. Poète et journaliste. A fait des études supérieures au Caire. Vit à Gaza. A publié « Méditations du jeune vagabond » 1990, « Journal de la guerre contre Gaza », Ed. Tawbad, Tunis. 2009. ( en arabe)
Je te nomme Tunisie
J’entendais ta voix au lever du jour Comme une aube écarlate Accouchée dans les ténèbres Le retour des années Sur elles-mêmes Berçant le flux et le reflux Au bord de la mer Pleine et vide Je ravivais ta lumière Où je baignais mon visage Pour dissiper les injustes frontières Par-delà les brumes Par-delà les songes escarpés Sur les récifs inondés Ton appel me sauvait des naufrages Je ramassais tes coquillages Un à un comme des rêves abandonnés Le long des rives sauvages Par les soirs où s’évadait l’écume Légère et lourde de tant de remous Cette berceuse défiant la houle Dans le rougeoiement du souvenir Feu et flamme Diras-tu au soleil de ne pas se coucher A l’horizon Plus la nuit est longue Plus le réveil manque d’éveil Te ramenait à moi Jaillie des terres difficiles Oliveraie à perte de vue Née entre les envols des huppes affolées Et les va-et-vient des cueilleurs diligents Les flûtes te disant ma transhumance Jamais estompée de la fêlure Peu importe si la meule écrasait Mes noyaux Je remplissais toutes ces jarres De ton or Les étourneaux nourris de mes chants A l’ombre des solitudes fécondes Toutes ces ailes déployées à l’air libre Pour dire ton nom
Tahar BEKRI (extraits) inédits
Le Gué de la Vache de Gil Jouanard
Tout porte à rêver autant qu’à s’interroger quand on se tient assis quelque part entre la pointe de Topkapi Sarail et celle de l’ancienne Pera, aujourd’hui dénommée Beyoglu. L’origine même du Bosphore qui, au pied de l’une ou l’autre falaise, se donne des allures de Seine à Paris ou de Danube à Budapest, à ceci près que lui dispose d’une envergure amazonienne, est une énigme. Son nom lui-même, à coup sûr d’origine grecque, peut en effet désigner le « resserrement » qui affecte son cours et en a toujours facilité le franchissement. Mais, à ce sens très ordinaire, on a depuis longtemps préféré celui que suggère l’excitante étymologie fondée sur le principe du qu’en-dira-t-on mythologique. Le Bosphore serait donc le « Gué », phoros, de la Vache, bous. C’est là qu’en effet, selon la légende, la joli nymphe Io, aimée de Zeus qui la changea en génisse afin de la soustraire à l’ire de la vindicative Héra, son épouse trompée, traversa à la nage le courant pour, fuyant les rivages anatoliens, c’est-à-dire asiatiques, s’enfuir à la vitesse de ses sabots vers l’hypothétique refuge européen. On sait, hélas, sinon on l’apprendra ici par ma voix, que, jamais à court d’une rouerie, la céleste et acariâtre taulière du Mont Olympe lança contre la pauvre bête (qui devait avoir les beaux yeux de sa cousine égyptienne Apis, lesquels yeux sont au demeurant semblables à ceux des belles vaches rousses d’Aubrac) un taon, non pas celui qui en allemand se die die Zeit, ainsi que nous l’apprit le philologue souabe Martin Heidegger, mais celui qui bourdonne dans les tons graves et n’hésite pas à vous piquer d’un dard de bretteur alexandro-dumassien, et qui devrait se dire ta-on, si la phonétique du français n’était aussi extravagante. Symbolique, ce franchissement du détroit, qui fut un isthme en des temps que l’on dit avec pertinence géologiques, même s’il reste confiné dans la mémoire de ces proto-Marseillais, dignes de Raimu et de Fernandel, que furent les Achéens et plus encore les Ioniens, pourrait bien prendre en charge quelque vérité sous-jacente dont la portée anthropologique et, partant, historique, ne manquerait pas de sel (bien entendu marin, le Bosphore transportant en des va-et-vient incessants le sodium égéo-marmoréen dans un sens, négro-maritime dans l’autre). Ainsi se verraient attestés, sous couvert de légende romanesque, le passage de toutes les bonnes choses made in Asia à compter du VIIIe millénaire avant Ponce Pilate (citons pour mémoire et en vrac : l’élevage du mouton, la culture des céréales, les cités et les monuments suméro-akkadiens, l’écriture sur cette même argile dont se servit Jehova, arrière-petit fils d’Enlil, de Mardouk et de Baal, pour créer l’homme très antérieurement aux faits évoqués dans cet exposé). Bref, Io serait ni plus ni moins qu’un principe : celui de la civilisation en marche, d’abord sur un rythme syncopé de sirtaki mâtiné de danse du ventre, puis sur celui du pas de l’oie indo-européen. Et voyez comme sont les choses. Quel projet vient-il donc titiller les lobes cognitifs du cerveau sapiens-sapiens de Jason, the valliant king of Argos’s son ? Rien moins que, remontant le Bosphore impassible, pris pour cible d’un côté par les Phrygiens, les Lydiens et les Lyciens criards, de l’autre par les Thraces post illyriens et proto-daces hâbleurs, la Toison d’Or, simple vue de l’esprit désignant cette trouvaille caucasienne hors de prix et vouée à un destin fulgurant : le métal, auquel ces Argonautes croyaient, en précurseurs, dur comme fer. Eux donc, galéjeurs vaguement mycéniens ou peu s’en faut, n’avaient en main que cette dague de bronze qui cassait au moindre choc, ou pis encore car franchement ridicule, celle qui l’avait précédée dans la technologie chalcolithique, faite de ce cuivre qui se tordait dès lors qu’on s’avisait d’en asséner un coup furieux sur le casque à crinière en brosse du premier hoplite venu. Bref, ce long détour nous l’aura fait comprendre : le Bosphore, qui sert de charnière liquide aux deux vieux continents (dont celui d’Europe n’est, pour dire les choses crument, qu’une péninsule riquiqui de l’autre), et qui favorisa, depuis toujours, depuis le premier groupuscule de Sapiens-Sapiens égarés loin de la savane originelle jusqu’aux éleveurs-agriculteurs du Néolithique, l’ensemencement de la vierge Europe par les gamètes mâles de la créativité orientale. Et si la Méditerranée commence bel et bien au pont de Galata (sous lequel coule le Bogaziçi alias Bosphorus, ainsi que mes amours), si elle y a sa source, ce n’est pas pour des prunes, sauf si celles-ci servent à distiller quelque slivovice ou tsvika, ambroisie digne de l’Olympe et titrant entre quarante cinq et quatre-vingt dix degrés d’alcool aussi contondant que le furent les épées des sauvages caucasiens qui firent autrefois du gué leur pataugeoire et de la vache du steak tartare, revu à la mode seldjoukide puis ottomane, avec un zeste de yaourt bulgare. Si vous voulez en savoir plus, et si vous êtes de bonne compagnie, Je vous emmènerai dans mon joli bateau ; voguer au fil de l’eau, il n’est rien de plus beau, ainsi que chantait, dans les année 30, le suave Jo Lumière, qui portait bien son nom. Avec lui et sa voix, même l’hiératique et mégère Héra eût fondu et se fût transformée en attentionnée vachère. Et, comme l’aurait dit Alexandre Vialatte, longtemps résident de l’arrondissement d’à côté, le XIIIe, et qui s’y connaissait en beaucoup de matières, c’est ainsi qu’Allah est grand !
Dans la Forêt des Songes Episodes 1 & 2 Par Michel Boizot Au festival Off d’Avignon SALLE ROQUILLE 3, rue Roquille – AVIGNON
» Un moment de grâce du festival off, Avignon 2009 » Le Point, 16/07/09 » Jamais Jacques Lacarrière n’a inventé une fable aussi libre, aussi baroque et joyeuse que celle-ci; il n’a jamais écrit un ouvrage aussi malicieux, aussi taquin, aussi fantasque soumettant son érudition à la loi de la légéreté et de la drôlerie « Gilles Lapouge Le Magazine Littéraire
à 19h du 8 au 31 juillet 2010 Réservation : 04 90 16 09 27
Présentation du recueil Poèmes de Jacques Lacarrière extraits de Lapidaire
Images de Florence Boré Sylvia Lipa-Lacarrière, lecture. Pierrette de Fauconval, flûte. Musique de Michel Sendrez Librairie Longtemps 22 avenue Mathurin Moreau, 75019 Paris Mardi 20 octobre 2009 de 19 heures à 21 heures
Une taverne qui pourrait se trouver à Paris ou à Athènes. Un chanteur grec, une chanteuse française et trois musiciens se rencontrent entre rébétiko et chanson réaliste. Un concert authentique et original au cours duquel les cultures se croisent et les esprits voyagent. A découvrir absolument.
Sur scène : Nicolas Syros chant et bouzouki, Gwenaëlle chant, Yves Beraud accordéon , Laurence Stefanidis violon, Yannis Vlachos guitare.
26, 27 et 28 Mai 2010 à 20 H 30 au Centre d’Animation Place des Fêtes. 2 rue des Lilas. Paris 19ème. Métro Place des Fêtes contact : musiquevoyage @ club-internet.fr
Prix : de 10 à 14 Euros Réservation Fnac. Fnac.com Tél : 0892 68 36 22
Vingt-cinq ans de cheminements à travers le pays des poètes, des romanciers, des historiens, des voyageurs et des conteurs, vingt-cinq ans d’écoutes attentives et très souvent émerveillées à travers celui des musiciens et des chanteurs, vingt-cinq ans d’errance et de vagabondages sur les traces de Stendhal, Victor Hugo, Pierre Loti, Maurice Barrés, André Suarès – pour ne citer qu’eux -, vingt-cinq ans de fidélité à l’œuvre et à la vie de George Sand, sans compter les mille chemins d’herbes, les mille chants d’oiseaux de la Loire et de la Creuse et, bien sûr, toutes les saveurs du terroir tourangeau et très notamment berrichon…
En somme, se promener tranquillement, sereinement et parfois même studieusement du pays de Rabelais au désert du Sinaï, de la maison ou du village de George Sand aux merveilles d’Ispahan, tout en réentendant la voix des musiciens, compositeurs, chanteurs avec lesquels nous avons grandi et rêvé, voilà ce que propose, en des livres exigeants et souvent Joliment illustrés le travail de Christian Pirot. Je dis travail mais le mot convient mal.
Bien sûr, éditer un livre implique des efforts en tous domaines mais il est aussi et avant tout, dans le cas présent, le résultat, l’estuaire d’un désir ou d’un rêve. Découvrir les écrivains par les lieux où ils vécurent, les chansons par leurs mots et pas seulement leur musique et enfin – et surtout ! – les saveurs de la gastronomie (mot si proche du mot astronomie qu’à juste titre on récompense les grands chefs avec des étoiles !), c’est nous offrir, entre autres, laTouraine dans tous ses visages inconnus, en faire un véritable continent de mots, de chants, de contes et de mémoire, et de tous les livres de son catalogue, une succession de fêtes partagées.
Jacques Lacarrière
C’était il y a quelques années, pour les éditions Christian Pirot qui fêtaient leur vingt-cinq années d’existence, Jacques écrivit ce texte.
Christian Pirot nous a quittés mais restent tous les livres qui, comme le rappelle Jacques, sont « le résultat, l’estuaire d’un désir ou d’un rêve ».
Christian fut aussi l’éditeur de Chemins faisant. Pour maintenir vivante la mémoire de Jacques, il tint à nous aider en publiant les Cahiers de l’association. Ainsi, grâce à sa générosité, Les « Cahiers Jacques Lacarrière » Naissances et Méditerranées ont pu voir le jour.
Plusieurs livres de jacques Lacarrière ont été publiés aux éditions Christian Pirot: Flâner en France, Alain-Fournier, les demeures du rêve, La Grèce de l’ombre, Un amour de Loire.
Le GRAND VENEUR Par Michel Boizot Au Théatre de l’île Saint-Louis à Paris » Un moment de grâce du festival off, Avignon 2009 » Le Point, 16/07/09″
Jamais Jacques Lacarrière n’a inventé une fable aussi libre, aussi baroque et joyeuse que celle-ci; il n’a jamais écrit un ouvrage aussi malicieux, aussi taquin, aussi fantasque soumettant son érudition à la loi de la légéreté et de la drôlerie « Gilles Lapouge Le Magazine Littéraire
Les 24 mai et 16 juin 2010 à 18h30 : Episode premier, Thoustra Les 24 mai à 21h00, 2, 3, 9 juin et 1er juillet 2010 à 18h30 : Episode second, Le Grand veneur Au Festival Off d’Avignon de cet été, ces deux Episodes seront successivement présentés à la Salle Roquille du 8 au 31 juillet à 19h.
Textes de Max-Pol Fouchet et Jacques Lacarrière avec les voix de Guilène Ferré et Sylvia Lipa-Lacarrière.
Aristide de Sirène Sous les paumes, le mirage. Sous la main, le miracle. Une Pâques de couleurs, pâquis de colories. Au bout des doigts, le monde. Sur la toile, l’Etoile. Un beethléem de lumière. Etable où se rend le Mage, enchanteur cheminant, quand le désir le prend de rendre hommage au nouveau lieu des langes. Ici, même les momies sourient dans l’Immobile, l’arbre ne craint plus ses rumeurs l’oiseau revendique le chat et le volcan, ailleurs étau de feu, est un émoi de plus parmi l’azur. J. L
Vendredi 6 août 2010, 19H 30 à L’Ame enchantée, 11 rue Saint Etienne. Vézelay 03.86.32.38.38 Editions Somogy
Bouzouki Nicolas Syros, guitare Ménélas Evgniadis musiques de Théodorakis et Hadzidakis
Lecture Sylvia Lipa-Lacarrière
Textes choisis dans L’Eté grec, Chemins d’écriture, poèmes : Icare, Aphrodite Ménologue, courts poèmes accompagnés de la musique de Hadzidakis.
Concert de rébètika “Le Blues du Pirée”
… C’est dans les ports et par la suite dans les tavernes, là où tout Grec se sent chez lui, que se pose la question même qui résonne au coeur de chaque rébètiko : la nuit de l’homme finira-t-elle un jour ?
Bordeaux : vendredi 12 mars 2010 à 22 heures, Halle des Chartrons, place du marché des Chartrons.
Trentels (Lot et Garonne) : samedi 13 mars à 19 heures, Salle des Fêtes.
Renseignements : 06 37 54 00 02
Jacques Lacarrière « Né à Limoges en 1925, grand voyageur aux yeux bleus, amoureux de la Grèce, humaniste, il a multiplié les récits de voyage, romans, poèmes, traductions, livres d’art et photographies (…). Emerveillé par la Grèce, le grec ancien et la mythologie, il découvre pour la première fois le pays en 1947, traduit Hérodote et Sophocle, et met en scène Ajax et Perséphone. » Ainsi est-il présenté par le festival de Saint-Malo Etonnants Voyageurs auquel il participa fidèlement avec sa femme, la comédienne Sylvia LIpa, jusqu’à sa mort brutale en 2005. Son amour pour la Grèce où il voyagea et vécut, l’amène à en voir la continuité et A nejamais séparer la Grèce antique de la Grèce moderne. Un survol de sa bibliographie en témoigne : L’été grec. En cheminant avec Hérodote,Promenade dans la Grecs antique, L’Odyssée hier et aujourd’hui : de Homère à Nikos Kazantzaids, Dictionnaire amoureux de la Grèce, sans oublier ses traductions de Séféris, Elytis, Ritsos, Taktsis et Vassilikos, poètes et prosateurs grecs contemporains. Dans les années 50 il découvre aussi « une Grèce qui n’a plus rien à voir avec celle de la bourgeoisie, des touristes et des hellénistes », qu’il appellera « la Grèce de l’ombre », celle des rébétika, (auxquels il consacre avec Michel Voikovitch, un ouvrage portant ce titre, en 1999).
Rencontre avec Nicolas Syros, relatée ainsi en 1993 : « J’ai connu Nicolas Syros il y a plus de quinze ans lors dn premier concert qu’il donna pour les étudiants de l’université de Jussieu. Par la suite, lorsque je conçus le spectacle intitulé « chant profond de la Grèce » donné en 1982 dans une trentaine de villes françaises, je pensai tout naturellement à lui pour assurer la partie musicale du spectacle, composée de rébétika et de chants contemporains, tâche qu’il assuma parfaitement, avec les deux partenaires de son groupe « Rebetiko tsardi ». J’ ai rencontré personnellement cette musique des rebetika il y a maintenant près de quarante ans etj’ai raconté dans mon livre L été grec tous les détails de cette rencontre et de cette longue fréquentation. .Tai entendu en Grèce et en France les principaux instrumentistes qui s’adonnent à cette musique. Je peux dira que de tous Nicolas Syros est celui qui demeure le plus fidèle à l’esprit de cette musique et qui l’interprète d’une façon tout à fait authentique (,..). »
Nicolas Syros Né à Athènes en 1955, Nicolas Syros est issu d’une famille de musiciens: son père est diplômé de violon classique du conservatoire national d’Athènes; son frère est guitariste et violoniste classique. Deux de ses oncles sont accordéonistes, un autre est guitariste. Très tôt Nicolas-Syros est attiré par le bouzouki, seul instrument traditionnel national grec, avec le baglama. Cet instrument n’étant pas enseigné dans les conservatoires, il fait son apprentissage en autodidacte auprès du célèbre Vassilis Tsitsanis, en 1968. Il rencontre alors les plus célèbres interprètes ou compositeurs de la tradition du rébétiko : Papayoannou, Mitsakis, Kéromitis, Roza Eskenazy, Costas Caflanis, Yoanna Vorqhopoulou, Odysseus Moskonas, Paskalakis, Couli Skarpèlis, Bayadèras, Costas Soukounas et Markos Vamvakaris.
Rébétiko, rébétika… Bref historique de la fin du XIXème siècle au début des années 60. Il connaît parallèlement une évolution dans tous ses aspects : du violon et du santour de l’orchestre smyrniote on passe progressivement à l’orchestre du Pirée avec le bouzouki et le baglama, la guitare et [‘accordéon ; des modes turcs on passe à une harmonisation àl’occidentale, et de l’argot et des chansons de même à la critique sociale et politique ; enfin de la prison et des « tekkédès* » on passe aux tavernes et aux boîtes de nuit. ( d’après Georges Kokkonis, musicologue) * lieu fréquenté par les fumeurs de haschich.
Ce qu’en dit Jacques Lacarrière (extraits de la présentation de La Grèce de l’onibre, Christian Pirot éditeur, 1999, à l’exception des phrases en italique) Le rébétiko et son héros : Qu’est-ce qu’un rébétiko (au pluriel: rébétika)? Un chant, un air, une musique qui furent longtemps en vogue dans le milieu des rébéfès. Ce mot, avec son synonyme mangues signifiait un marginal, un irrégulier, parfois même un irréductible vivant en dehors de la société courante, un être hors du commun, plutôt un insoumis, un rebelle, voire un anarchiste. Méprisé par la « bonne» société qui voyait en lui un dévoyé et surtout un drogué (beaucoup en effet s’adonnaient aux joies et à l’ivresse du haschich) le rébétès fréquentait et vivait au cœur de l’hypocosmos, du sous-monde, des bas-fonds.
Les « rébétès » aujourd’hui : Maintenant, le personnage ou le héros des rébétika, le nouveau rébétès si je puis dire, est davantage un laissé pour compte, un déshérité, un esseulé, un exploité, parfois aussi un exilé, un ancien émigré, ou ce qu’on nomme aujourd’hui un exclu, au cœur de notre propre société. Création vivante, le rébétiko a toujours été écho, reflet de la société qu’il refuse et en même temps qu’il incarne. Si bien que la silhouette du rébétès est devenue aujourd’hui plus proche de celle du paumé ou du S.D.F, que de celle de l’arsouille ou du drogué des origines.
Les thèmes abordés: Ils concernent au premier degré le vin, ITierbe, l’ivresse (mostowo), mais aussi et plus souvent encore la solitude, l’ennui, le désespoir, l’exil, la prison, la mort. Et aussi, puisqu’il s’agit de chansons qui sont toujours composées par des hommes, le culte de la mère, toujours appelée monoula, petite mère, la perfidie active et constante des femmes, la détresse de ceux qui sont sans cesse et trompés et trahis.
Au fil du temps des thèmes nouveaux apparaissent : l’espoir d’une issue possible, d’une évasion, d’une solution hors de l’enfer ou simplement du désespoir. Ce milieu, ce décor et ce répertoire n’ont donc pas empêché le rébétiko d’évoluer : Après la guerre, (…) il rencontra d’abord une forte résistance de la part des classes établies, puis son statut changea rapidement. Hadzidakis, célèbre compositeur, l’a revendiqué dès 1949 comme une des sources les plus vivantes et précieuses de la culture musicale grecque moderne.
Le rébétiko est aujourd’hui non une musique purement folklorique mais un des courants forts de la tradition grecque.