S’il faut en croire les astrologues, nous sommes, et pour très longtemps, entrés dans le règne et l’ère d’Uranus, la planète de la violence gratuite et arbitraire, la planète du terrorisme par excellence. C’est là, sache-le bien, le nouveau et terrifiant visage du Dragon. Son feu est celui des bombes, ses ailes celles des missiles et son corps, la carcasse des voitures piégées. Si terrifiant et si rusé soit-il, je crois pourtant qu’on peut le vaincre si l’on croit pleinement et passionnément en ce monde, si on croit à ceux qui nous sont proches comme à ceux qui nous sont lointains, à ceux que l’on connaît par le hasard de la naissance et de l’éducation comme à ceux que l’on a choisis de rencontrer et de connaître. Il faut aimer le monde, si l’on veut le parfaire. Les révolutions ont échoué – j’entends les révolutions politiques – parce que toutes voulaient changer, parfaire le monde alors qu’elles le haïssaient. Méfie-toi aussi du détachement. Détache-toi de l’inessentiel, des mirages que proposera ce monde de gaspillage et d’égoïste enfermement, mais attache-toi au contraire à ses faiblesses et à ses fragilités. Affranchis-toi de ce qui paraît rapporter. Il y a tant de beautés sensibles et secrètes en ce monde et surtout tant d’étonnants mystères qu’il importe de respecter !