Institut du Monde Arabe
10 décembre 2015
Tout d’abord, dire mon immense admiration pour le poète, l’écrivain, le savant, l’humaniste qui offrait en partage son savoir, ses connaissances, sa spiritualité, son humour, en un mot son génie, et cela avec une modestie et une simplicité totales. Il nous arrivait après les concerts- lecture de nous retrouver au bistro du coin, autour d’un verre de vin et d’une assiette de frites, pour des moments non seulement amicaux mais tellement enrichissants, et dont je garde précieusement le souvenir.
Notre première rencontre professionnelle date de 1961, pour un documentaire de Francis Bouchet sur les souffleurs de verres, dont Jacques Lacarrière avait écrit le commentaire et moi la musique, et auquel il avait donné un titre que lui seul pouvait trouver : » FLEURS de FEU ».
Plus tard j’ai composé une œuvre intitulée Lapidaire autour de six poèmes de son recueil éponyme, pour orchestre symphonique trois voix et récitante, une mélodie sur son poème A la tombée du bleu et des bruits inspiré par un tableau de Giorgio Chirico, et faisant allusion à La vie antérieure de Charles Baudelaire, Yggdrasil pour contrebasse seule, plusieurs pièces pour flûtes pour les concerts-lecture, et deux opéras : Marie d’Egypte ou le désir brûlé et Sol Invictus, œuvre sur la volonté de vivre la paix, que m’avait commandée le Centre Mondial de la Paix, et pour laquelle il avait accepté d’écrire un livret, extraordinairement poétique en même temps que très engagé.
Je voudrais vous dire enfin, combien j’aimerais réussir à retrouver cette raison qui poussait Jacques Lacarrière à écrire :
» ÉCRIRE pour dé-river de l’homme ancien. Écrire pour dériver vers l’homme à naître.
Rien d’autre « .
Michel Sendrez (1932 – 2024) était compositeur et pianiste, il a écrit un opéra-conte Marie d’Egypte, d’après le roman de Jacques Lacarrière, sur un livret de Philippe Laborit.