Textes de Jacques Lacarrière, photographies de Jacques Verroust
Paris, Le Seuil, 1978
» A mon sens, tout art est ificiel ou, si l’on veut artificiel . Hors le grand avantage de l’autre- l’art non ificiel que ces photos proposent – c’est qu’il envoie paître une fois pour toutes aux prairies du néant toutes ces notions de naïveté , de natur-alité, de brut-alité (pour l’art dit « brut » cher à Jean Dubuffet ) et de nous mettre une fois pour toutes en face de l’évidence :
il n’est d’art que fait de doigts, de mains , de muscles, de neurones et de cerveaux d’hommes. Il n’est d’art que de ruse, de parades, de supputations et de précautions contre les pièges du vide et de l’ennui, les sables mouvants du néant, l’insoutenable bleu du ciel , la blancheur suspecte de la toile, bref il n’est d’art que d’apposition en mettant quelque chose là où rien n’existait .