…La recherche de l’identité culturelle – qui est aujourd’hui la grande préoccupation des minorités et des anciens peuples colonisés – n’est pas du tout une recherche archaïque. Il n’y a rien d’archaïque dans le fait de vouloir comprendre qui l’ on est. Il s’agit d’un problème qui, de tout temps, fut d’actualité. En revanche, je crois que la rencontre, la solidarité, l’alliance ou l’union des peuples, ou des nations, ou des états, ou des communautés, quelles qu’elles soient, ne peut se réaliser sans le respect de leurs particularités respectives et non par le nivellement. On ne peut augmenter sa puissance en renonçant à sa personnalité. Le fait de connaître ses racines, qu’il s’agisse d’un individu ou d’un groupe, ne veut pas dire que l’on recule, que l’on s’éloigne du présent, cela veut dire au contraire – pour rester dans la métaphore botanique – savoir quelles feuilles pousseront sur les branches.